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Par Passapas le 7 Mai 2017 à 08:26
“ C’est parce que le monde est malheureux dans son essence,
que nous devons faire quelque chose pour le bonheur.
C’est parce qu’il est injuste
que nous devrons œuvrer pour la justice.
C’est parce qu’il est absurde enfin
que nous devons lui donner ses raisons. ”
Albert Camus
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Par Passapas le 6 Mai 2017 à 21:59
En Ariège , Jean-Marc produit du pain au levain naturel avec des farines anciennes.
Cuit au feu de bois, son pain est à l’image de ses valeurs : une alimentation saine, des déplacements en voiture limités et une proximité avec les consommateurs.
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Par Passapas le 6 Mai 2017 à 08:18
« Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
Hommes de pays loin
Cobayes des colonies
Doux petits musiciens
Soleils adolescents de la porte d’Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d’Aubervilliers
Brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris
Ébouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied
Au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
Embauchés débauchés
Manœuvres désœuvrés
Polacks du Marais du Temple des Rosiers
Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
Pêcheurs des Baléares ou du cap Finistère
Rescapés de Franco
Et déportés de France et de Navarre
Pour avoir défendu en souvenir de la vôtre
La liberté des autres.
Esclaves noirs de Fréjus
Tiraillés et parqués
Au bord d’une petite mer
Où peu vous vous baignez
Esclaves noirs de Fréjus
Qui évoquez chaque soir
Dans les locaux disciplinaires
Avec une vieille boîte à cigares
Et quelques bouts de fil de fer
Tous les échos de vos villages
Tous les oiseaux de vos forêts
Et ne venez dans la capitale
Que pour fêter au pas cadencé
La prise de la Bastille le quatorze juillet.
Enfants du Sénégal
Départriés expatriés et naturalisés.
Enfants indochinois
Jongleurs aux innocents couteaux
Qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés
De jolis dragons d’or faits de papier plié
Enfants trop tôt grandis et si vite en allés
Qui dormez aujourd’hui de retour au pays
Le visage dans la terre
Et des hommes incendiaires labourant vos rizières.
On vous a renvoyé
La monnaie de vos papiers dorés
On vous a retourné
Vos petits couteaux dans le dos.
Étranges étrangers
Vous êtes de la ville
Vous êtes de sa vie
Même si mal en vivez
Même si vous en mourez. »
-Jacques Prévert
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Par Passapas le 26 Avril 2017 à 20:30
Le Mal de Terre
"J'ai le mal de l'homme, de l'air et même celui de l'eau, en somme
je crois que je sens battre le coeur de l'autre
j'ai le peuple qui pleure, mais son chagrin sonne faux
et j'ai peur quand je vois que chacun suit les ordres
j'ai le mal des ruches, et j'ai l'écorce qui saigne
je me sens livré à moi-même comme un enfant des rues
j'ai le silence qui hurle et me revient en écho
dans une forêt qui brûle, sous un ciel sans oiseau
j'ai l'optimisme malade, et j'ai l'humour acide
Gros caillou dans la poitrine incapable de battre
j'ai le cartable lourd de ses leçons racistes
plus un vrai manque d'amour et un moral en plâtre
j'ai les feuilles qui tremblent, j'ai le sol qui s'écroule
je me planque dans la foule avec la peur au ventre
j'ai le regard qui doute, et le temps qui s'écoule
Mon rafiot dans la houle et moi qui jette l'encre...J'ai le mal de Terre, comme un vague à l’âme
Tous dans la même galère et va falloir qu'on rame
J'ai le vent contraire, l'espoir qui prend l'eau
mais je m'accroche à mon radeau
J'ai le mal de Terre, conscient de ma présence,
Sur petite planète qui souffre en silence
Témoin ordinaire, ou simple matelot
je vois couler mon bateauJ'ai le mal de l'herbe, j'ai les pluies assassines
j'ai les rivières qui sèchent et le terreau stérile
misère, drogue, sexe, particules fines, fréro
je t'envoie des bons baisers de Paris /
là-bas l'Afrique se consume, toujours aussi docile
ici nos lampes s'allument aux énergies fossiles
j'ai la monnaie qui triche, mais le secret bancaire
la jungle qui se défriche à coups de bulldozers /
j'ai les décharges d'Europe, et les fleuves noirs de Chine
un passé goût pétrole, un avenir couleur schiste
J'ai le syndrome de narcisse, mais le reflet fragile
j'ai le miroir qui ment et je crois ce qu'il me dit /
J'ai le vivant qui meure sans savoir se défendre
j'ai les cendres d'un monde que je voudrais meilleur
j'ai l'histoire qui se répète, à croire que ça fait vendre
Nos coeurs dans la tempête et moi qui jette l'encreJ'ai le mal de Terre, comme un vague à l’âme
Tous dans la même galère et va falloir qu'on rame
J'ai le vent contraire, l'espoir qui prend l'eau
mais je m'accroche à mon radeau
J'ai le mal de Terre, conscient de ma présence,
Sur petite planète qui souffre en silence
Témoin ordinaire, ou simple matelot
je vois couler mon bateauj'ai les drapeaux en berne, le futur qui s'inquiète
j'ai les courbes qui s'inversent et les combats qui se perdent
j'ai les regrets qui germent, et l'envie d'en faire plus
de faire mieux, forcement, mais surtout de faire juste /
j'ai la révolte fébrile, étouffée à la racine
la dictature qui se maquille en démocratie
J'ai les visages qui se cachent à l'avant du cortège
les CRS qui chargent, l'Etat qui les protège /
j'ai des photos sexistes couchées sur papier glace
la phobie des emballages et des grandes surfaces
j'ai les poubelles qui débordent, un océan de plastique
et les vents qui nous escortent vers la pensée unique /
J'ai le berger trop seul, et depuis la genèse
j'ai le troupeau qui se dirige tout droit vers la falaise
le Maître est malheureux, ses élèves sont des cancres
Moi je suis parmi eux, alors, je jette l'encremais je m'accroche à mon radeau
J'ai le mal de Terre, conscient de ma présence,
Sur petite planète qui souffre en silence
Témoin ordinaire, ou simple matelot
je vois couler mon bateau..."
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