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    Qui suis-je ? Je réponds : je suis un être humain. C’est mon substantif. Mais j’ai plusieurs adjectifs, d’importance variable selon les circonstances ; je suis français, d’origine juive sépharade, partiellement italien et espagnol, amplement méditerranéen, européen culturel, citoyen du monde, enfant de la Terre-Patrie. Peut-on être tout cela en même temps ? Non, cela dépend des circonstances et des moments où tantôt l’une tantôt une autre de ces identités prédomine.


    Comment peut-on avoir plusieurs identités ? Réponse : c’est en fait le cas commun. Chacun a l’identité de sa famille, celle de son village ou de sa ville, celle de sa province ou ethnie, celle de son pays, enfin celle plus vaste de son continent. Chacun a une identité complexe, c’est-à-dire à la fois une et plurielle."
    Edgar Morin, Leçons d’un siècle de vie.


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  • Un jour j’ai poussé la porte où était inscrit : “ diminue la douleur de la distance ” et je suis entré dans le palais de la mémoire. Il y avait partout des livres vivants. Entre mille autres j’ai décidé d’explorer la douleur et l’absence de l’être aimé. il m’est aussitôt apparu que cette douleur était une maladie guérissable. Je me suis aventuré plus avant dans la salle. Entre mille autres voix, j’ai entendu ceci : “ plutôt que de t’enfermer dans le chagrin et l’indifférence, cultive la sensation que l’être aimé a laissées en toi, redonne vie, dans tes dedans, à la tendresse et à la douceur. Si tu revivifies ces instants de bonheur passés, si tu les aides à pousser, à s’épanouir, à envahir ton être, la distance peu à peu se réduira, la douleur peu à peu s’estompera. Tu peux recréer ce que l’oubli a usé ”
    - Henri Gougaud , Les Sept Plumes de l’aigle

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  • Automne 1944. Dans les Pyrénées battues de neige et de pluie, s’avancent les maquisards espagnols. Ils viennent de libérer l’Ariège des occupants allemands et lancent maintenant une offensive contre Franco, dernier avatar fasciste d’Europe. Parmi eux, Mateu, ex-policier barcelonais réfugié en France, qui entend racheter ses erreurs en tombant l’arme à la main. Mais l’opération Reconquista tourne court, la brigade tombe dans une embuscade et Mateu se retrouve bientôt seul dans la montagne. Affaibli par un sevrage alcoolique brutal, la faim et le froid, hanté par sa mémoire, Mateu doit choisir : s’abandonner à la mort, ou lutter pour survivre.
    À travers l’épopée de ce personnage ambigu, Serge Legrand-Vall nous offre un splendide roman historique à deux temps, entre l’effervescence révolutionnaire de la Barcelone de 1936 et les maquis pyrénéens de 1944.


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  • Charles Juliet


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